Puisque le ciel s’est séparé de toi et moi en sifflotant, j’ouvre ma douzième bière avec panache. J’arrive encore à compter les lattes de mon parquet boisé sans avoir à marquer le total sur mes doigts : je crois que les guitares lunaires de cet EP y sont pour beaucoup. Elles me raccrochent à la Vie, me propulsent en orbite autour des filles joyeuses, tu sais, celles qui dansent et se trémoussent sur de la vraie musique, pas celles qui se fanent dans le Uber après 2 lignes de coke pas nette. Moi j’ai signé pour un centenaire bien rempli, comblé jusqu’à la moelle et j’ai besoin de musique. Sans elle ma chair se fane et se replie, recroquevillée sur ses propres souvenirs aux veines bleu nuit que ton odeur a trop souvent troublés.
J’étais sur un rivage, un rivage exalté.
Un pour tous et tous pour un, l’énième gramme contre tes reins
Je pourrais danser jusqu’à la mort sur la track 1 de cet EP parce qu’elle ne reprend pas une fois son souffle et j’ai besoin d’y croire : d’une traite d’ici jusqu’à tes bras, le nez collé à tes cheveux et les mains sous ton pull qui explorent sans gène, Deeper, Deeper, I try to go Deeper
Ainsi, ma chair s’est sentie anoblie et reconfigurée pour une valse d’une vingtaine de minutes, piquetée de çà et là par une poignée d’irrésistibles guitares. Les cordes fuzz, trempées de bière, résonnent à fond dans ma tanière, j’espère que la garce d’au-dessus en profite autant que moi, je n’ai pas dit mon dernier mot : bourbon tout frais calé sur mon rebord de fenêtre, j’hallucine ou sa voix fleure bon le Elliott Smith des jours meilleurs, des jours perdus – loin de toi.
Boah, je me dis qu’il faut s’y faire, tant que tu rayonnes quequ’part, moi j’me régale en ronchonnant.
Le jour se lève toujours trop vite, à la manière d’un gosse insatisfait, j’ai parfois un peu de mal à suivre et mes guiboles tendues comme des ressorts me pressent de remettre le disque depuis le début, Deeper, Deeeeeepeeeeeer , ça swingue sévère dans tous les coins, je VEUX voir ça en LIVE