Le soleil chatouille tes narines, délicatement, les oiseaux font l’amour sur le rebord de la fenêtre, entourés de chiures de pigeons, les dealers dealent, les gosses gobent les mouches sur le chemin de l’école, les mamies s’arrachent les dernières laitues place du marché, en gros, c’est une putain de belle journée qui s’annonce, faut des morceaux à la hauteur . 

When I woke up this morning
Boys I was gone
My girlfriend asked me
Where do I come from
Put my face up in the mirror
Just to clock my where’s
First thing I know I gotta get outta here 


T’attends quoi, le 21/12? Une bière dans la main droite, casque sur les oreilles, sers tes lacets à les étouffer, enfourche ton skate et VA!!
Et merde. A peine la première mégère des banlieues dépassée à toute berzingue, SA figure occupe tout ton champs de vision. Mais oui. c’est que t’es accro, mec’, il se passe pas 15 minutes sans que tu ne penses à elle.. (ou à lui, si t’es une fille, ou si t’es un mec qui aime les mecs,  on aime qui on veut, après tout, bordel, laissez-moi continuer!!!) et ça te donne envie de brailler 
No there is no other one
No there is no other one
I can’t have any other one
though I would
now I never could with one

Sacré Rivers Cuomo, ce mec sait EXACTEMENT comment accompagner tes trips, y’a pas un morceau de Pinkerton qui colle pas PARFAITEMENT à tes situations amoureuses 
(foireuses ou trop géantes pour être contrôlées) Dans ce cas précis c’est l’impasse, un foutoir ahurissant de complexité, où Tragédie se tape ouvertement Raison, bbbbbbbbrref, you’re fucked, et pas qu’un peu, mais le pire, c’est que t’avais pas prévu qu’à cet instant précis, au détour d’un putain de trottoir pétrit de merdes de Chien, t’allais lui foncer dessus.  

Some sunny day they’re gonna come for you
Some sunny day they’re gonna come for you
Sooner or later said you know that it’s true
Some sunny day they’re gonna come for you
Elle n’est pas seule. Un mec lui tient la main. putain. Tu sers la machoire comme un molosse bien éduqué, tes phalanges craquent à en remuer les morts, t’as le contrôle, vas-y, lance-lui un regard pénétrant, menaçant, à cet enculé, par contre, oublie pas, à elle, de lui sourire, mais pas comme ça bon sang, t’as l’air d’un demeuré, reste zen, mec, bon dieu c’qu’elle est belle, tu transpires l’amour et la musique par tous les pores, c’que tu ressembles à rien, tu sais pas trop quoi dire, t’as l’âme d’un guerrier, oui ou merde? Le type reluque ta planche, ‘tu t’y connais mec?’ tu lances, ‘ouais, il répond, mais je skate pas’ 
Un sourire carnassier se pose sur ton visage, elle à l’air déçu que son KEUM soit pas foutu de zizaguer à la vitesse de la lumière entre les poussettes, c’est ta chance, VAS-Y!
tu remets ton casque correctement, pousse le volume à fond, enfourche ta planche à la manière d’un Sioux son poney fringant et tu pousses. Quelques mètres derrière eux, tu t’octroies même le luxe de taper un petit Inward Heelflip, tranquilou, c’est dans la poche. 
non?