La muse se réveille, frotte ses petits yeux amande tel un enfant levé trop tôt, puis regarde autour d’elle. Tout en replaçant correctement ses sous-vêtements, elle s’avance doucement vers son tourne-disque, met son casque et place la platine. Soudain, sa peau se hérisse, sa rétine se dilate. Elle a de plus en plus chaud. Un frémissement, puis un sourire… Fredonnant la litanie entêtante passant et repassant dans sa tête, elle ouvre ses volets et observe l ‘immensité urbaine se réveiller en même temps que le soleil à travers la fine fumé de cigarette menthol qu’elle vient de s’allum
Au loin un jeune candide joue de sa trompette sous le regard amusé des passants. Les ténèbres cèdent du terrain. Il y a un petit parc où les enfants chahutent. Les garçons regardent secrètement les filles jouer à la marelle en sautant de case en case tel un pianiste passe de touche en touche. Le soleil terrasse ce qui reste d’obscurité sur cette cour des miracles. Le zénith éblouit la belle, elle ferme les yeux comme pour profiter de la chaleur réconfortante de Phébus.
Alors que le soleil se couche sur cette société vibrante, elle sort son encrier, une fine plume d’oie, et calmement commence à retranscrire l’harmonie de la foule.