gamine solaire
Un point de boue s’accroche à la chaussette de l’écolière aux yeux fugueurs . Ses sandalettes claquent sur le bitume, elle court vers l’entrepôt désaffecté, des gouttes de sueur acide dégoulinent le long de son nez, le long de sa nuque, dans son dos, son t-shirt blanc immaculé s’imbibe – chaleur ravageuse après l’ondée solaire – à bout de souffle, la voilà devant la porte, rouillée.
Avec résignation, elle pousse le lourd battant d’un coup d’épaule : le son lui explose à la tronche,des géants à gueule de chien sont tous en train de danser, l’échine tremblante, l’museau bardé de mousse, la jeune fille contourne la meute et se cale contre le mur du fond, les yeux écarquillés.
Le chef de meute l’aperçoit, contourne ses acolytes et vient se planter devant elle, ses hanches s’abandonnent à la musique, museau contre joue écarlate, souffle coupé, la nuit ne fait que commencer.