L’horizon s’est penché sur moi, ce soir, et ça m’a fait penser à toi.
Des lignes de montagnes crépitaient sous l’orage, le ciel tourbillonnait fièrement, et lorsque je tournais la tête à gauche, un soleil blanc poignardait mon visage de ses rayons acides, j’étais scotchée à mon volant, évidemment troublée.
Ultra incarne à la perfection mes états d’âme et tremblements, j’avoue qu’en ce moment c’est chaotique, pardon.
J’ai jamais dit que j’étais facile à vivre, encore moins depuis la descente aux Enfers, dans l’antre de Satan, et j’ai souvent songé à dézinguer définitivement toute trace de souvenir malheureux, quel qu’il soit, alors je crie et j’hurle à la face de la Lune qu’elle s’est trompée sur moi, que ça ne va nulle part sans toi, qu’il faudrait remettre toutes les pendules à l’heure, rien qu’une journée, bondir à bras ouverts dans les archives puis ton odeur couvrirait mes blessures, je promettrais de ne plus verser une larme, attends j’ai mieux mieux mieux !
plus jamais je n’élèverais la voix sur un autre que moi, tout dans le respect et la bienveillance tu vois,
conduite gentille et
i-rré-pro-chable
comme vous
En pleine lumière j’arrive à tout pulvériser [1:45 de la chanson] J’ai les mains noires de sang et la bave aux lèvres qui suinte et se détache en postillons amers, regarde au sol, ils dessinent nos avenirs avec la pointe de leurs os,
moi je rigole parce que je sais qu’au fond du fond ça tourbillonne aussi chez vous, c’est pas possible AUTREMENT,
je ne sais pas ce qui vous retiens
peut-être que je me trompe de cible, les châtaigniers coutent moins une fois coupés,
je marche sur leur tronc pieds nus et je m’écorche les orteils, un à un, *tchak tchak* fait le bruit du vent qui fend les bordures sèches, mes mains farfouillent dans un sac à dos vide, j’ai perdu ma plume dans l’bar, tes yeux fâchés m’ont fusillée, j’ai un peu peur de toi,
l’Homme innombrable noyé dans un sachet de toile avec son chien galeux, et la peau cuite des filles au bord de l’eau dansent dans ma tête en pétulant, j’ai songé à ce mot comme j’ai des soucis de digestion, j’arrête la viande promis demain, hier encore j’aurai un tas de regrets qu’il faudra vite vite essuyer du revers de sa manche, comme si de rien n’était.
Le feu du siècle va s’embraser si un album est prévu et qu’il se révèle de la même trempe que ce morceau,
reflet ultime de mon âme, cognée et rompue, prête à en découdre, toujours les nerfs à vifs, tendue comme si ça l’empêchait tout simplement de disparaître,
Encore un soir ailleurs,
très très loin de toi,
je me sens soleil et toi la lune, quand-est-ce qu’enfin, on se rejoindra ?