La nuit a disparu. Disparu ! Pendant que ses yeux enflammés approchaient de la croupe lunaire, deux bras immenses jaillirent d’un puits sans fond, serpents imprégnés de radium, qui se coulèrent autour de son noble cou en serrant, serrant à en faire fondre les étoiles
Les astres moururent, sans bruit, à la manière des fleurs.
écoute ces harmonies silencieuses qui replient leur tête au creux du néant, elles vibrent pour la mort, s’inclinent face à ton nom.
La route est longue jusqu’au bercail : un oiseau mort bat frénétiquement des ailes, imitant l’éolienne. L’églantine humide qui roule sous ton matelas de verre me fait vomir . En son sein, des petits bouts de souvenirs intacts qui nous permettront surement de payer le passeur, au bord du Styx, afin d’atteindre les champs d’Or.
Mais avant tout, il faut abattre la muse sans forme qui nous pourchasse. Je ne compte plus les fois où ses dents ont mordu ma chair, réduisant considérablement la taille de mes poumons.
Orgues splendides, où avez-vous pleuré hier ?
Probablement contre la peau de ce disque incroyable, saturé de tristesse, boursouflé de noirceur. Si les Ténèbres avaient un cri, ce serait Styx, de Lanark Artefax ; et si mon âme pouvait chanter, c’est indéniablement du morceau Shadows of Futurity qu’elle aurait la couleur.
Chaque morceau se suffit à lui-même, et pourtant, pourtant ! Mis côte à côte ils forment un chemin immense, humble de douleur malgré son brillant apparat, ivre de Vie, malgré sa résonance de Mort. Alors de vieux démons se réveillent, du fin fond de nos mémoires et se prennent par la main. Certains chevauchent des chevaux de feu, d’autre des femmes sans visage – tendez l’oreille ! la machine vous offre son coeur battant, il n’y a qu’à le saisir.