Un club merdique, hanté par des ectoplasmes aux corps abrutis par la drogue de bas étage, diffuse une musique sans âme, leur donnant l’impression de s’amuser.
pantins!
l’Enfer ne voudrait pas de votre inexistence et recracherait d’une gerbe brûlante vos tronches débiles napées de sueur — Rance.
Débarque alors une fille sublime, pendue au bras d’un être aux cheveux d’or.
Mais derrière son allure magnifique se cache une âme sombre et dégueulasse, la conquête physique ne lui suffit pas, elle aime semer le Chaos et sa maigre silhouette flirte sans cesse avec Mépris.
Ses pieds chaussés de noir piétinent l’amour et l’innocence, annihilant l’Espoir, et ce jusqu’à la dernière goutte. Sans remords.
Comment se battre pour l’être aimé lorsque celui-ci n’est que Chimère violente et égoïste?
j’abandonne et la laisse au milieu de cette masse hypocrite – regarde-les! ils ont la bave aux lèvres et d’un regard, d’un seul, tu peux tous les posséder.
Après mille caresses inutiles, la fatigue a raison d’elle et ses beaux yeux turquoise se retrouvent engloutis sous une vague amère.
Penaude, sans gloire, elle repart en fermant sa gueule, les cheveux à raz du sol, un spleen pâteux collé aux gencives == une rancœur sourde lui vrille les tympans et son coeur, son pauvre coeur translucide est parcouru de soubresauts irréguliers // comme ses élans d' »amour », distribués au hasard de ses lubies.
L’air brasse des oraisons funèbres qu’une ombre vorace se plaît à humer. Les naseaux électrifiés par l’odeur de la fille, l’ombre se met à la suivre, s’engouffrant dans ses traces, se délectant par avance du festin qui l’attend.
« gamine, tu aimes les Ðé∱ąiĿĿąŋʗƎٸ électroniques? mon âme en est pétrie.
ouvre bien grand la bouche, montre-moi tes belles quenottes de traître que je les pète l’une après l’autre.
Il te restera toujours tes jambes pour en chevaucher d’autres que moi et tu verras, tu verras s’ils se montrent aussi magnanimes ou s’ils décident de te faire choir dans une fange triste d’animal blessé. De toutes tes forces, tire-voir la langue que je la lacère de mes mille griffes d’ivoire, bien taillées, je suis peut-être dépourvue d’ailes mais je peux rêver .
Et je viendrai hanter tes songes,
De toute l’immensité de mon cauchemar,
Ton esprit, contaminé,
Sera à moi, et rien qu’à moi
Je le placerai dans une cage en verre, aux pieds de mon lit et je te contemplerai, quand l’envie me prendra, tout en léchant mon sceptre,
ô combien j’en ai rêvé, d’une si jolie frimousse,
tordue de l’intérieur et mal à l’aise… Moi, je n’aspire qu’à m’amuser. »
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Un pachyderme dont les défenses, rongées par la solitude, tombent tristement vers le sol, s’avance dans la brume matinale. Sans un bruit, il s’allonge à côté du cadavre solitaire, négligemment jeté contre une poubelle. Il pose son immense tête sur le torse sans vie et se met à pleurer.
Grand être aux contours fripés,
n’est pas Phénix qui veut!
ses larmes sont sans effet, en tous cas dans ce monde-ci.
see you in After life, my love,
peut être que je t’aurai pardonné…