Brillante Mendoza, 2007
Tirador est un cri, un corps en sueur, une foule en mouvement, Tirador est un mélange d’odeurs et de genres, parfois romantique, souvent drôle, tragique mutant informe mais magnifique, n’hésitant pas à tirer. BAM BAM. Les bas quartiers sont investis par la milice, flics débiles , tyrans irrespectueux, le ghetto saigne, vomit l’angoisse, le mec en tong dérape, ON T’EMBARQUE, mais c’était sans compter les femmes, diaboliques sirènes aimantes et hurlantes, qui, d’un coup de hanche bien placé rendraient fou le plus téméraire des hommes. La fourmilière ne s’arrête jamais de vivre, de se battre, même lorsque la mort et le désespoir s’invitent entre ses murs rugueux. Mendoza est plus qu’un simple cinéaste. C’est un passeur. Impossible, en effet, de ne PAS sentir l’odeur des bouts de viandes qui crépitent, impossible de ne PAS plonger ses mains dans la rigole boueuse à la recherche du dentier déchu, impossible de ne PAS s’écorcher les poumons avec les voleurs à la tire.