Arc bouté sur son propre cadavre, l’homme qui saigne se repose. Obstiné mais néanmoins de chair, 007 se reconstruit lentement, plan après plan, tournant le dos à l’Enfer. C’est grâce à l’eau, qu’il purifie son corps, deux renaissances aquatiques, insoumission radieuse. La silhouette léchée par les flammes d’un souvenir étouffant, évolue entre les ruines d’un monde qui s’effrite avec foi, à tâtons, parfois, abandonnant son costume de sur-homme sur les rives de la Certitude. 3 figures féminines hantent la pellicule. La femme coquine, la femme parfaite, chimérique et la femme M, ‘Mother’, mère. Celle qu’il s’escrimera à sauver, celle pour qui son flingue dézingue, lorsqu’il lui parle, c’est avec des yeux brouillés de larmes, ambiguë, cette relation, tout autant que la vision de Sam Mendes. Sa caméra observe le monde, d’un coup d’oeil décrépi, emprunt de lassitude, tout semble vain, pourquoi s’agiter? Peut être pour les éclats de survivance qui percent, malgré le brouillard, à diverses reprises, au travers un sourire, un corps plein de vie ; 007 trimballe sa carcasse déchirée par trop de combats, tentant de prouver à tous ces cons qu’il n’est pas qu’un mythe, mais bien un type vivant qui se bat, qui se donne, à en perdre la raison, pour sa patrie, pour ses femmes, pour sa nation.