Entre ses doigts de nacre, des petits oeufs de caille écrabouillés dégoulinent de tendresse. Un terrible sourire étire les traits de son visage, d’un battement d’aile remplacé par une mine ennuyée lorsque ses yeux se posent sur le foutoir sans nom provoqué par la montée des eaux. Dès les premières images, on sent qu’elle est fêlée. La manière qu’elle a, en toutes circonstances, de se tenir droite comme un clocher d’église, les cils courbés vers le ciel, la silhouette enveloppée dans un drap cousu de dignité, ne trompe pas quant à la couleur de son âme. La nuit, opaque et lourde, ne l’effraie pas; au contraire, cette dernière lui offre un voile protecteur idéal à l’accomplissement de ses méfaits. Abimée par l’ennui et animée par un besoin immense de destruction, Mademoiselle frémit à la vue du bétail qui crame et serait bien en peine d’éprouver des remords, si l’un de ses congénères venait à perdre la vie, dévoré par les flammes. Ils sont légions à soupçonner le mauvais type, et la garce terrible de pousser le vice en persécutant son rejeton, mordu d’Amour et beau comme un matin de printemps. Le coeur du temps manque quelques coups, lors de cette scène incroyable où, entourés d’arbres forts, leurs mains se mélangent, épiderme goût serpent. Jeu d’ombres et de chair claire, folie salée au teint de rose, Mademoiselle (se) rend dingue et doucement son corps se liquéfie laissant un peu de cendre, aux pieds du don Juan rieur.
Mademoiselle