Kaneto Shindô – 1960
La justesse des corps ployés sous l’effort, protégés par l’Astre invisible, hypnotise.
Que font-il là, solitaires et courbés, usant leurs forces jusqu’à la mort? cultures miteuses, infertiles, les avez-vous ensorcelés? habile métaphore du drame Hiroshima la maladie foudroyante qui frappe l’aîné de manière imprévisible, fait suffoquer. Quelques instants plus tôt, les 4 fantômes reprenaient vie à bord d’un gros bateau blanc, sublime torpille mécanique, puis déambulaient, sourire aux lèvres, dans la grande ville..
Les phrases m’arrivent par bribes, léchées au tronc par le ressac sucré des vagues — lorsque la mère verse ses larmes d’eau douce sous le regard magnétique de son mari, le cadrage frôle le mystique. On s’attendrait presque à voir surgir le fils de terre, cheveux en bataille et sabre au poing, souriant vers ses parents, pour ensuite…
Une routine musicale traverse le film, tout de même parsemée d’une poignée d’écarts subtils, jetés à la figure du spectateur à la manière de la gifle silencieuse,
laissons-les, à présent, sur leur île maudite,
l’Éternité les réclame