James Gray, 2007
Une latino au bout de la langue, un rail de coke sous les narines, Bobby Green est un Dieu, évoluant dans son monde avec aisance, ignorant les obstacles comme un lion le danger, sorte d’ado branché coincé dans un corps élastique, enjoué et fêtard. Joseph, sa moitié, son frère, (dont il se moque éperdument) ne voit pas les choses de la même manière. Flic modèle, rejeton parfait, aimé du Père tout Puissant, chaque fibre de son être accentue un peu plus le contraste avec Bobby, révélant ainsi le grotesque de la situation. Femme fatale et décoincée sur lit de Cocaïne pour l’un, trou dans la tête et 3 marmots pour l’autre, la Nuit leur appartient, mais à des heures et des jours différents, pour bien comprendre, faut jongler de point de vue, chose que James Gray réussit avec brio. We Own the Night est un film de tensions. Tension morale ou sexuelle, parfois malsaine, exubérante ou religieuse, à la manière du Père, on ne sait plus où donner de la tête, notre coeur manque 2-3 bonds, nos yeux s’écarquillent à toucher le ciel, on baise avec Eva, on deal avec Bobby, on shoot avec Joseph pour enfin mourir avec les autres. Bouleversant.