Le ton est donné : on assiste, impuissants parce qu’enchaînés à notre bourreau par le poignet, à une interminable escroquerie tissée dans le fil d'une flagornerie animale, primaire et débilisante.
Plus
molle qu'une bite d'eunuque, l'ouverture pleine face sur le christ frigorifié nous souffle l'étendue du désastre : en arrière plan, des chevaux s'escriment et piaffent de toutes leurs forces, et pourtant, les molécules stagnent, on fait du surplace sur cette route tracée d'avance, que l'on devine parsemée de dialogues faussement percutants, entrecoupés de scènes juteuses, finies au foutre et à l'hémoglobine.
Le cul entre deux chevaux, Tarantino persiste à nous assommer avec sa mise en scène plombée in vitro par les références , si bien que l'intérêt du film s'embourbe rapidement dans la poudreuse, et finit par s'évaporer en crachotant de sombres volutes ennuyées, non sans avoir supplié le Maître de lui tendre un bras, une corde, n'importe quoi de tangible afin de se sauver.
8 salopards bileux et bavards que rien n'arrête, à l'image de ses 8 films qui trouveront toujours preneurs, quand bien même le réalisateur ne montre rien, ne sublime rien, offrant le triste reflet de sa propre vanité crasse à boire à ses victimes, prêtes à tout pour se réchauffer. D'une épaisseur louche, la gorgée de café marron irradie l’œsophage d’amertume, flinguant tripes et boyaux, transformant les êtres en charognes sans éclats qui, une fois repues, se plaisent à dégobiller leurs échecs, en gerbes mouillées, à la face des incrédules. Les boules éclatées par le plomb, le regard révulsé, petit cow-boy crâneur se hisse tant bien que mal sur le matelas immuable, planté au centre de la pièce, témoin moelleux de cette vaine épopée, pressé d'absorber, et ce, jusqu'à la dernière goutte, le poison vermeille des corps brisés par l'abandon.