Alex de la Iglesia – 2008


Une musique feutrée s’immisce doucement au travers des vitraux de l’amphithéâtre, majestueux sanctuaire où les esprits cogitent et s’affrontent, puis, délicatement s’accroche entre les pages poussiéreuses de nombreux volumes complexes.. Plus tôt, le film s’ouvrait sur une séquence inouïe, victoire sans appel de la pensée mathématiques sur tout autre agissement typique des bêtes humaines. La logique des chiffres, implacable, fascinante, trouve ici un décors à sa mesure pour s’y étendre, l’axe des abscisses opère une translation osée afin de côtoyer parallèlement, au plus près, toutes les autres données, tous ces êtres qui s’agitent, avec leur pensée propre, et, tout comme les balles au squash, leurs trajectoires se révèlent imprévisibles. Oxford, légendaire lieu de savoir , ouvre grand la bouche et avale ces pions, qui surnagent à coup d’équations au plus profond de ses entrailles. de la Iglesia s’amuse, déplaçant la caméra à coup d’envie, alternant d’intenses gros plans sur les regards –géométriques, toujours, les angles des pupilles, vers une feuille, vers l’adversaire, voire même l’imaginaire– et d’habiles plongées au coeur de l’environnement en apparence chaleureux, et pourtant si hostile; peu importe ici le fin mot de l’histoire, aussi prévisible soit-il, le chemin qu’empruntent les personnages est bien plus divertissant que prévu.