Cloverfield
Matt Reeves, 2008
Film pop-corn quasi idéal, le monstre a tout de même ses faiblesses. Trop court sur patte et légèrement chiffe molle, ça l’empêche pas de foutre les jetons, rugissant après une tripotée d’humanoïdes qui crient comme des Dindons et gloussent d’effroi. Les questions soulevées sont ici multiples: comment sauver sa dulcinée quand on n’est pas foutu de se sauver sois-même? Dieu existe-t-il vraiment? D’où vient la Bestiole? Contrairement à de nombreux films du genre, Cloverfield ne s’embarrasse pas d’explications foireuses et stupides, le Monstre EST et DETRUIT, c’est tout c’qui compte.
Courir.
Esquiver. Tourner au coin de la rue pour tenter de rejoindre le bon embranchement.
Ne pas être au mauvais endroit, au mauvais moment.
Se battre contre plus fort que soit, s’unir pour détruire, mais surtout, SURVIVRE.
Et c’est là qu’on se rend compte à quel point on aime la vie. Et que les débiles qui en profitent pour piller le magasin d’électronique n’ont décidément rien compris. La bête est immortelle, elle est en chacun de nous, tout le pouvoir d’achat du monde ne pourra rien y changer. Les immeubles titubent au son des armes divines, les alarmes crachent leurs salves démoniaques, mais à quoi bon? Les rats grignotent les restes dont la bête ne veut plus, sous l’oeil pétillant de Dame Liberté mourante, fraîchement décapitée mais dont la prunelle rougeoie d’une lueur démente..